En effet, il n’y a pas une semaine actuellement où je ne sois pas contacté par un journaliste, un étudiant en thèse ou simplement un curieux qui me questionne sur le crowdsourcing, et plus précisément sur Wilogo, après être tombé sur ce blog.

Ce qui est marrant c’est que c’était assez groupé ces 3 dernières semaines, comme si tout à coup il y avait eu une prise de conscience. Du coup j’ai dû enlever mon numéro de téléphone de mon site (les filles, j’espère que vous vous l’étiez fait tatoué sur la poitrine avant :COEUR: ), parce que bon, je ne suis pas le SAV wilogo non plus, et j’ai pas 1h de temps à accorder à tous ceux qui m’appellent, surtout quand c’est pour dire ce que je dis ici, et revenir sur la énième fois sur “mais qu’est-ce qui cloche avec wilogo” (pour les intéressés, sachez que je réponds au questions par mail avec plaisir).

Quoiqu’il en soit, on dirait que ce phénomène de société (et surtout ses travers) semble enfin trouver une attention, alors qu’avant notre avis était systématiquement relégué au rang de “c’est normal”, ou encore “c’est la concurrence, c’est sain”.

Tout ça pour dire que récemment, j’ai été invité à un débat organisé par la sofrecom, auquel j’ai accepté de participer avec plaisir, pour partager mon avis et faire avancer le débat sur la (vaste) question du crowdsourcing, et de son pendant, le perverted-crowdsourcing (terme inventé par thoréa en passe de devenir THE référence ;) ) Le débat aura lieu demain soir.

Sans plus attendre, voilà le résumé qu’en fait l’organisateur:

17h30-20h30 : La puissance des foules au service des entreprises

D’utilisateurs spectateurs du web dans les années 90, les internautes se sont mus en créateurs de contenus, en passeurs d’idées, injectant des dynamiques sociales et d’innovations dans un simple réseau de machines. Ils sont aujourd’hui en passe d’investir temps et talents pour d’autres motivations que le seul plaisir à co construire un univers immatériel : désormais, la foule crée pour le compte d’entreprises. Souvent désigné par le néologisme anglais de « crowdsourcing », cette nouvelle forme de collaboration, en expérimentation sur le web, est fondé sur un mode production externalisé chez les internautes et ce moyennant rétribution (qu’elle soit financière ou autre). Elle participe de la construction dans le capitalisme cognitif de nouveaux modèles économiques protéiformes, notamment en impactant la structure de couts de l’entreprise et ses processus de managment. A travers le Web, l’entreprise a d’abord cherché des clients. Elle y a découvert des utilisateurs, près à accorder leur attention en échange de services.

Aujourd’hui elle y trouve des forces créatrices. Elle doit encore trouver ses marques afin de donner à l’ensemble des personnes impliquées dans cette chaîne de production élargie une juste reconnaissance économique et sociale. Le crowdsourcing s’inspire des différentes formes d’interactions et de processus de production à l’œuvre sur le web pour créer de la valeur sur des marchés traditionnels et donne à voir la place prépondérante occupée par les individus dans la révolution numérique en cours. Il nous interroge également sur sa capacité à s’auto-réguler sans fragiliser des formes d’organisation classiques du travail. Dans quel cadre, tant juridique qu’organisationnel, ces nouveaux travailleurs du numérique peuvent ils mettre en œuvre leurs «compétences » pour des entreprises de plus en plus demandeuses ?

Venez participer à ce débat, sans tribune, ni audience que Serge Soudoplatoff (fondateur du Club Galiée et d’Almatropie, Enseignant à l’ESCP), Eric Hayat (Ingénieur aéronautique, Président du Groupe STERIA, groupe de propositions et d’actions Innovation), Julien Dubedout (Graphiste indépendant) et Jean Baptiste Soufron (Avocat, ancien directeur juridique de la fondation wikimedia) contribueront à nourrir.

Avec la participation active de toute l’équipe de La Cantine.

Et le lien vers l’évènement sur le site de la cantine

Comme vous le voyez, on causera sec de crowdsourcing et des problèmes que cette forme de travail amène.

La position que je défendrai là bas, si vous voulez un avant gout, c’est que le crowdsourcing c’est glop, à condition que tout le monde en récolte les fruits, comme dans l’open source ou l’œuvre collective par exemple, mais que par contre c’est pas glop quand c’est une seule entreprise qui s’en met plein les fouilles en grugeant allègrement ses heureux membres mi-complices mi-abusés. Bon je vous rassure, ce sera un peu plus argumenté que ça.

Je vais essayer de fournir des chiffres précis et des exemples concrets, qui traduiront en gros le contenu de ce blog, avec ma vision orienté graphiste de toutes cette histoire.

Je n’ai jamais participé à un débat public, alors autant vous dire que j’y vais avec ma bite et mon stylet wacom, et que je ne sais pas trop ce que je vais fournir comme prestation devant d’autres types de 40 piges qui ont une vie de NTIC derrière eux, mais bon, ça vaut le coup de tenter quand même, je pense que je peux m’en sortir.

Tout le débat sera dispo en vidéo sur le site de la cantine après coup, pour ceux que ça intéresse. Je vous conseille de regarder, parceque j’ai prévu une petite annonce surprise qui devrait vous réjouir, si vous suivez un tant-soi peu les lieux de discussions de la communauté graphique.

À mon tour de faire un peu de crowdsourcing et de vous demander si vous avez des sujets ou des angles que vous voulez voir abordés dans ce débat, je me suis fait un petit récap mais ne sait-on jamais, peut être (surement) que j’ai oublié des trucs. Il y’aura notamment un volet sur “comment faire du crowdsourcing tout en rémunérant équitablement les participants”, moi je ne vois pas de solutions, donc je sèche un peu sur cette question, mais si vous avez des idées, n’hésitez pas !